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Au fait, pourquoi tant d'homos d'extrême-droite ?

Mon conseiller scientifique, qui n'est pas opposé à me voir définir un type 1 et qui trouve mes arguments plausibles, se demande toutefois en quoi les hyper-mâles homo ou bisexuels, ceux dont je prétends qu'ils ont tendance à "sauter sur tout ce qui bouge", peuvent entretenir malgré cela, une fibre non-violente et mériter le nom d'Ames douces.

Cette contradiction, si elle existe, n'est qu'apparente. D'abord ces personnages caractériels, hommes ou femmes, qui campent aux marges de l'autisme, forment un pourcentage très minoritaire des homosexuels. A eux seuls, ils ne pourraient faire basculer une société entière dans la violence.

Mais surtout, ils n'y sont pas disposés. En dépit de leurs tendances dominatrices, la brutalité leur fait horreur. Chez eux la non-violence est réelle, elle est même militante, mais elle ne résulte pas d'un défaut d'armement, puisque la nature les a surarmés: ils sont souvent devenus des âmes douces pour avoir déposé les armes. On soupçonne assez vite le lien qui existe entre cette homosexualité par excès d'androgènes, amie des règles, de l'ordre, de la stabilité, des procédures, des rituels (et d'ailleurs prompte à les restaurer) - et la crainte de la violence. La violence est exactement le contraire de ce qu'ils souhaitent. En tout cas il la perçoivent comme Howard Hughes et Edgar Hoover : pour eux elle est rébellion, anarchie, déséquilibre. Elle représente des procédures qui sautent, des règles qui disparaissent, un risque de promiscuité, de contact direct: en somme, tout ce qu'ils détestent.

Le lien observable, et de plus en plus observé par la presse entre l' homosexualité et l'extrême-droite n'a donc rien de surprenant. L'extrême droite semble réclamer une protection par l'ordre hiérarchique. Le pacifisme théorique des hypermâles (qu'ils soient mâles ou femelles comme nous l'avons vu) est le fruit d'un dilemme impossible et d'une névrose. Ce sont de grands ennemis du désordre parce que le désordre les menace et les concerne plus que les autres. Les grands homosexuels austères, ascétiques, qui font profession de réfléchir aux déchaînements de la société jusqu'à vouloir les prévenir par la contrainte, prêchent la sagesse car ils connaissent mieux que personne le prix de la folie: prédateurs dans l'âme, affligés de l'intelligence aiguë du chasseur, ils l'hébergent depuis leur naissance. Ils savent en outre que paradoxalement, leur atypisme les expose à devenir des proies pour la foule en cas de désordre.

C'est sans doute pourquoi les biographies de pacifistes célèbres réservent les mêmes surprises que celles des pionniers de l'aviation: on rencontre parmi eux une forte proportion de dominateurs qui ont sublimé leurs pulsions. Ces gens-là sont trop souvent homo ou bisexuels pour qu'il n'y ait pas un lien. Par exemple Jane Addams (prix nobel de la paix 1931), qui faisait du gandhisme diplomatique entre les deux guerres avait beaucoup d'amies-femmes et elle ressemblait à un officier de cavalerie. Léon Tolstoï, qui finança les Dukhobors et leur émigration en Amérique et qui fut un véritable théoricien de la Paix jusqu'à participer à un congrès mondial en 1909, faisait indiscutablement partie, entre trente et quarante ans, des hommes qui sautent sur tout ce qui bouge (et il n'était pas insensible à la beauté masculine non plus, selon plusieurs témoignages, dont celui de sa femme).

Après un certain âge, il a plutôt choisi l'amour universel. Mère Térésa a laissé des souvenirs troublants où se manifeste un lien entre sa sexualité impérieuse, impossible à satisfaire autrement que par la masturbation (révèle t-elle assez étrangement dans ses mémoires), et un amour sublimé pour l'ensemble du genre humain. Georges-Bernard Shaw, pacifiste convaincu, naturiste à ses heures, était réputé "asexué", encore un.

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